dimanche 29 novembre 2009
De Chateaubriand à Proust, en passant par Balzac, Hugo, Zola,George Sand, les frères Goncourt, Sainte-Beuve et Lamartine, Une histoire des haines d'écrivains nous propose de découvrir les petites et les grandes haines qui animaient nos plus talentueux auteurs.
Cet ouvrage, que nous devons à deux normaliens, Anne Boquel et Etienne Kern, nous fait revivre les conflits qui ponctuent la vie de tout grand écrivain.
C'est un vrai plaisir de pouvoir admirer le talent de ces grands noms qui manient la plume comme nul autre et nous livrent des répliques plus assassines qu'un combat à l'épée.
George Sand se voit affublée par Jules Renard du joli qualificatif de "vache bretonne de la littérature", tandis que les frères Goncourt pour décrire Ernest Renan nous feront l'honneur d'une comparaison pour le moins imagée en parlant d' "une tête de veau qui a les rougeurs, les callosités d'une fesse de singe".
La notoriété, les femmes, les confrontations d'idées, les rivalités littéraires, autant de sujets qui conduisent à ces délicieux moments où, usant de tout leur savoir-faire, nos auteurs se livrent avec beaucoup d'esprit à des moqueries, critiques et accusations en tous genres.
Un livre plein d'humour aussi, pour ceux qui sauront apprécier la finesse de certaines répliques et le caractère presque cru de certaines autres.
Un vrai moment de plaisir qui se conjugue avec une très belle balade dans l'univers littéraire, essentiellement du XIX° siècle. On visite ou re-visite avec plaisir la vie, privée et publique, de nos chers écrivains.
Le talent des deux auteurs ne dépareille pas. C'est un vrai bonheur de se laisser guider dans ces multiples petites histoires qui s'entremêlent et se démêlent tout au long de l'ouvrage.
Bref une vraie promenade littéraire pleine d'humour et de bonne humeur !
Pourquoi lire ce livre ?
Parce qu'il nous fait rire tout en nous faisant découvrir un nouveau visage de nos grands écrivains, et nous apprend par là-même quelques fines expressions à utiliser avec modération.
A éviter si ...
Vous n'avez pas le sens de l'humour, si vous détestez la littérature ou les bons mots ( mais que faites-vous là alors ?).
Où lire ce livre ?
Eviter les lieux publics car vous passeriez pour un illuminé à rire seul.
Un dimanche après-midi, étendu dans un canapé, une bonne tasse de thé à la main, c'est l'idéal !
Anne ROQUEL, Etienne KERN, Une histoire des haines d'écrivains. Paris : Flammarion, 2009
Comme souvent, c'est en vagabondant dans une bibliothèque que je suis tombée par hasard sur La Fabrique d'Absolu de Karel Capek écrit en 1922. L'auteur, d'origine tchèque, nous livre un roman utopique surprenant pour son époque.
Imaginez maintenant que des milliers de machines soient construites, toutes conduisant à des miracles, des révélations et surtout à ce que chacun prétend avoir rencontré le VRAI Dieu.
Ce roman, de taille raisonnable (220 pages), aborde des questions qui trouvent un véritable écho dans notre société actuelle : le progrès, le profit au détriment du bien commun, la question énergétique, la société de consommation, le fanatisme religieux, l'antisémitisme, etc.
N'y attendez pas une grande aventure mais seulement un récit bien écrit et bien construit qui invite à la réflexion.
On en oublierait presque au fil des pages que ce livre a près d'un siècle si ce n'est par les références à l'Empire allemand et autres reliques d'un temps aujourd'hui révolu. Il semble que certaines questions n'aient pas pris une ride !
Pourquoi lire ce livre ?
Pour l'originalité du scénario et son côté avant-gardiste.
A éviter si ...
... vous ne voulez pas réfléchir ou si vous avez déjà l'impression que le monde est méchant.
Où lire ce livre ?
220 pages en gros caractères, avec des chapitres courts ... c'est un livre à lire pendant vos voyages et trajets en métro, RER, train, etc.
